Le mot de la fin (mais du début aussi)
« Un brin moqueurs, un poil énervés mais surtout en-ga-gés ! » Les Jeunes socialistes se sont mobilisés tout au long de cette campagne pour les candidats socialistes et la majorité départementale de gauche.
Merci d'abord à tous nos lecteurs de nous avoir suivi au cours de cette campagne, encouragés ou faits réagir.
Si pour la plupart d’entre nous, il ne s’agissait pas de la première campagne en tant que militants, il y en a deux, Vivien Wack et Pierre Voyé qui ont vécu leur première campagne en tant que candidat et en tant que remplaçant. Ce fut une expérience riche, intense quoiqu’éprouvante.
Cependant, nous voudrions profiter de ces dernières minutes de campagne pour passer quelques messages.
L’union de la gauche. Nous avons eu déjà l’occasion de l’écrire sur ce blog, c’est un élément essentiel, au niveau local et à l’échelle nationale pour faire avancer nos idées. Certes, il y a des dissensions, parfois même des disputes… Mais les générations changent, et doivent faire disparaître avec elles les vieilles querelles, pour ce concentrer sur l’essentiel : les autres.
Les autres, ce sont nos concitoyens. Depuis 10 ans, la société française semble plongée dans la désillusion et le renoncement. Et nombreux sont ceux qui en ont fait leur thématique de prédilection, le dernier en date étant Jean-Pierre Chevènement, avec son ouvrage « La France est-elle finie ? ». L’union de la gauche, pour nous, doit commencer par un message d’espoir, il faut donc que nous nous mettions au diapason ! Mais notre espoir de jeunes socialistes c’est que cette union est possible et inévitable. Il faudra du temps et du travail, mais nous y arriverons.
Face aux problèmes rencontrés par nos concitoyens, il faut donner des réponses crédibles, et faire un peu rêver (ce que la gauche doit ré-apprendre). C’est urgent ! Car au lieu de faire des efforts, longs, couteux, mais nécessaires, la droite a instrumentalisé les appréhensions de l’avenir qu’ont les Français, et ce depuis 2002. L’UMP a répondu à leurs attentes non pas par des projets mais par des discours peu glorieux : elle a exacerbé les haines entre nous, en déshabillant Paul pour habiller Pierre, alors que les deux avaient besoin d’un peu plus de vêtements l’un et l’autre pour passer l’hiver.
Au cours de cette campagne, la droite a brillé par l’absence de vision d’avenir, de projets pour construire cet avenir et d’idéaux pour avancer au-delà des générations. Ce sont peut-être des biens grands mots, mais ce ne sont pas des gros mots. Et nous nous sommes engagés en politique parce qu’ils signifient quelque chose pour nous.
De toute évidence, l’UMP a failli. L’UMP a failli parce qu’elle n’a jamais mis l’élection cantonale au cœur de son discours, et a privé nos concitoyens d’un débat public cohérent et porteur de choix définis sérieusement, et non sur les cafetières de Monsieur le Maire ou sur la chasse aux corneilles au square Géant. Il aurait peut-être fallu parler davantage de l’avenir de la prise en charge des personnes âgées, de la politique de gestion de l’eau, des grands travaux d’infrastructures, de la protection de l’enfance, etc. Toutes ces questions qui sont au centre des politiques départementales.
L’UMP a failli moralement. En ne donnant pas de consigne de vote contre le FN, l’UMP s’est comportée comme un commercial plutôt qu’un « clerc ». Et pour paraphraser Julien Benda (philosophe du début du XXe siècle), c’est bien d’une trahison dont il s’agit. Une trahison de la République. Parce que là où les partis de gouvernements doivent s’affronter, ce sont sur les idées et les propositions, mais jamais sur les valeurs. Et aujourd’hui la France qui était désorientée erre, hagarde, dans un paysage politique qui se noircit à l’ombre du FN.
L’homme ou la femme politique sont le capitaine du bateau. S’ils sont plus occupés par le recrutement de matelots qu’à étudier leur carte et tenir le gouvernail, s’ils passent plus de temps dans la soute que sur le pont, le bateau finira par couler. Et l’attitude de l’UMP est, de ce point de vue, terrifiante. Dans le Territoire de Belfort comme au sommet de l’Etat, toutes les compromissions sont bonnes et les lendemains, hasardeux.
C’est pourquoi il faut redonner du sens à la politique, au collectif, au vivre ensemble. Et nous ne donnerons un sens à cela qu’en nous engageant. Au cours de la campagne électorale avant de préparer le meeting départemental, plusieurs personnes nous ont dit : « Je suis désolé, je ne pourrai pas venir, mais bon, un de plus ou un de moins… ». Sauf que, si 20 personnes nous disent cela, ce sont 20 personnes qui manquent à l’appel, et dans une démocratie rien n’est plus puissant que la force du nombre, et la défaite est lourde quand il fait défaut.
C’est par le nombre que nous vaincrons. Il est temps que chacun se réinvestisse dans l’intérêt de tous. La politique, les syndicats, les associations, sont autant de lieux pour s’exprimer et faire vivre nos idées. Colonisons ces lieux, non pas pour palabrer mais pour agir, faire, créer. Ceux qui prennent des initiatives doivent être mis en valeur, accompagnés, aidés quand nous vivons dans une société où règne une chape de plomb qui condamne tout mouvement.
C’est en tout cas ce que nous essayons et essaierons de faire, nous, les Jeunes socialistes, et nous appelons ainsi tout les jeunes de gauche à venir échanger avec nous, confronter leurs idées, prendre le relais de nos actions. On ne peut pas vivre en disant « tout fout le camp » sans rien faire.
Alors, certes, nous ne nous prenons pas au sérieux (cette journée de publication en témoigne) mais nous prenons les choses au sérieux (cette journée de publication en témoigne aussi). Une différence subtile qui fait peut-être qu’aujourd’hui nous sommes le seul mouvement politique de jeunesse qui existe vraiment dans le Territoire de Belfort.
S’unir, s’engager, faire que nos valeurs l’emportent sur celles de la droite, telle est la carte, il faut poursuivre le chemin engagé.
Dès ce dimanche, 27 mars, à tous les jeunes du département, quelles que soient vos opinions, existez ! Allez voter ! Sinon vous ne serez jamais la priorité d’un gouvernement et ni même de l’élu de votre quartier ou de votre village. Il n’y a qu’en votant qu’on peut faire changer la société, la rendre plus à notre image, et nous l’espérons, nous jeunes socialistes, plus juste, plus enthousiasmante, plus sereine. Et c’est ensemble que nous revisiterons un vieux slogan socialiste pour affirmer : « nous changerons la vie ».